Mot de bienvenue

Ton histoire, c’est toute ma vie !

Soyez les bienvenus sur le site Internet de la Fondation BOCA ( Boulimie hyperphagique, Obésité, Compulsion, Alimentation) dont la mission est de contribuer concrètement à soutenir et à changer la vie des personnes souffrant de troubles alimentaires et dans la vie des membres de leur famille

À titre de fondatrice, je me permets de vous raconter mon histoire.

J’ai suivi mon premier régime alimentaire à l’âge de 8 ans. Je suis devenue anorexique et boulimique à l’adolescence, jusqu’à ce que mon corps et ma tête ne suivent plus. À 38 ans, pour des raisons personnelles et professionnelles, j’étais essoufflée. J’ai pris la décision de faire une pause de… Une pause dans les régimes et le contrôle du poids. Plus de régime, plus d’entraînement, plus de casse-tête. J’ai ouvert « la valve » ! Quel bonheur de faire l’épicerie sans compter les calories ! Quel bonheur de manger ce que je voulais, à l’heure que je voulais !

J’ai pris 45 kilos en un an. Quelques années plus tard, j’ai fait une crise d’angine, ce qui m’a amenée à subir une opération bariatrique appelée « sleeve ». Je suis revenue à mon poids de 49-50 kilos. Malgré cette perte de presque 61 kilos, mes efforts et ma souffrance n’étaient pas terminés. J’ai dû faire face à un autre problème : le surplus de peau. Deux ans plus tard, je me suis donc retrouvée de nouveau en salle d’opération (intervention chirurgicale de douze heures, et cinq mois de récupération). Bien que personne ne puisse se douter que j’ai déjà fait osciller le pèse-personne à 110 kilos, le souvenir en restera gravé à jamais sur mon corps par les cicatrices.

J’ai perdu du temps, de l’énergie, beaucoup d’argent, et j’ai éprouvé de grandes souffrances. Et puis, quatre ans plus tard, mes deux meilleures amies, la nourriture et la solitude, sont revenues à ma rescousse pour m’aider à combattre les effets indésirables de la ménopause, et… j’ai regagné plus de 45 kilos. Cet embonpoint engendrait des douleurs constantes parce que mes cicatrices s’étiraient. J’étais si découragée, triste et en colère contre moi-même ! Moi qui avais toujours plein de projets malgré cette maladie, je n’avais plus envie de rien. Je me sentais glisser, je n’en pouvais plus. J’étais épuisée ! Je pleurais souvent et je ne voulais plus voir personne. Comment avais-je pu descendre si bas ?

Maintenant, je sais… Je sais que je ne gagnerai pas contre mon corps. J’ai fait un grand bout de chemin et j’ai beaucoup travaillé sur la gestion du stress et de mes émotions. Je vais beaucoup mieux, mais c’est un travail de toute une vie. Depuis plus de cinq ans, je n’ai pas fait d’« orgies de bouffe » et j’ai arrêté les régimes. Fini les interdits. Je prône maintenant l’égalité de tous les aliments.

Que je sois mince ou obèse, ma souffrance restait la même. La différence, c’était le regard des autres. Mon constat : minceur ne rime pas nécessairement avec bonheur. Par contre, en vieillissant, je me rends compte que le risque d’être malade et de mourir jeune est beaucoup plus important chez les personnes obèses.

Après avoir beaucoup cheminé, j’ai accepté de subir une opération bariatrique expérimentale avec le Dr Michel Gagner, un chirurgien de renom. Si j’ai décidé de créer une fondation et, par la suite, une maison pour les personnes souffrant de troubles alimentaires, c’est pour aider ceux qui souffrent comme j’ai souffert. Participer à la recherche pour que les opérations gastriques soient les moins invasives possibles fait aussi partie de la mission que je me suis donnée.

L’anorexie, la boulimie et l’hyperphagie font partie pour toujours de mon histoire. Elles sont encore mon combat, mais un combat de moins en moins difficile.

Maintenant que les régimes sont derrière moi et que j’ai beaucoup cheminé dans le contrôle de mes émotions, je sens un baume sur mon cœur en pensant que, au cours des prochaines années, je consacrerai mon temps à aider des gens qui souffrent de troubles alimentaires. Avec votre appui et votre soutien, la Fondation BOCA accomplira sa mission : contribuer concrètement à changer la vie de milliers de personnes.

Les épreuves que j’ai traversées n’auront pas été inutiles !

À bientôt,

Josée xx